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logique pourvu des instruments de travail les plus modernes et

les plus complets... Hélas, nous n’avons pas en France de Mécènes pour la Musique. Il en est pour les Beaux-Arts, le Théâtre, les Lettres, mais qu’il s’agisse d’éditer des textes anciens, de professer l’histoire musicale, de publier des études musicologiques, on ne trouve aucun appui. Il faut nous résigner à voir paraître à l’étranger les œuvres les plus glorieuses de notre passé musical. L’Allemagne ressuscite l’œuvre de Roland de Lassus, la Hollande celle de Josquin Deprès, pendant que l’admirable collection des Maîtres de la Renaissance française demeure interrompue depuis quinze ans et qu’il n’existe aucune édition critique des opéras de Lully.

Il faut absolument, dans l’intérêt même de la musique qui se crée chaque jour, faire revivre les œuvres qu’on croit défuntes et qui, en réalité, restent en léthargie. Quand on connaîtra mieux le passé, on s’étonnera moins des audaces du présent. L’Art meurt, s’il ne se renouvelle. L’histoire de la musique est pleine de crises, de réactions et de révolutions. Ce n’est qu’une lutte éternelle entre des principes opposés qui tour à tour dominent. Il n’est pas indifférent de la connaître pour démêler quelque chose au chaos d’idées et de tendances qui se manifestent et s’entrechoquent en ce moment.

HENRY PRUNIERES

LE PRIX CONCOURT

L’Académie Concourt a décerné son prix annuel à M. Marcel Proust, pour son roman A l'Ombre des jeunes filles en fleurs, qui a paru aux éditions de la Nouvelle Revue Française et dont notre revue elle-même a publié d’importants fragments dans le premier numéro de sa nouvelle série. Nous ne pouvons que saluer avec joie cette décision qui vient confirmer et consacrer une admi-

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