À LA MÉTHODE DE LÉONARD DE VINCI,
« Chose étrange : il pensait avant de parler » [1]. C’est en ces termes qu’au lendemain de la mort de Mallarmé, Gide résumait l’impression que recevait le visiteur admis pour la première fois aux mardis de la rue de Rome, et rien ne saurait traduire avec plus d’exactitude la sensation dont s’accompagne la lecture d’une page de M. Paul Valéry. La nature précise de la filiation qui relie l’un à l’autre ces deux esprits altiers, seul peut-être M. Valéry lui-même serait-il en mesure de l’établir [2] ; semblable recherche se rattacherait d’ailleurs plutôt à une étude sur Paul Valéry poète, et il y aura sans doute lieu de la tenter le jour où M. Valéry réunira enfin ses poésies éparses et nous livrera le recueil que sollicitent tous les amateurs de haute littérature. Notre objet aujourd’hui est différent : la maison d’Editions de la Nouvelle Revue