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832 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

partout. Je brûlais de devenir votre ami, mais j'étais jeune, et votre réputation si liaute me mettait bien loin de vous. Ah ! pourquoi tant d'admiration ? Avec moins de crainte, cette glorieuse journée d'hier (votre accueil, vos douces et flatteuses paroles), eût peut-être eu lieu six mois plus tôt... Même à présent, comme nous aurions pu être heureux ! Et cependant je sais que cela vous échappait, Tresham ! Laissez-moi voir votre visage, je sens qu'il est changé au-dessus de moi... mais mes yeux se troublent. Où est-ce ? Où ? {Comme il essaie de se soulever, son regard rencontre la lampe.) O Mildred ! Que fera Mildred ?

Tresham, sa vie est prise dans cette vie-ci qui saigne et s'en va si vite... Je veux vivre, je dois vivre ! Là ! si vous voulez seulement me tourner de son côté, je vivrai et la sauverai ! Tresham, oh ! Si vous m'aviez seulement entendu ! Si vous m'aviez seulement entendu ! Quel droit aviez-vous de mettre le pied sur sa vie et la mienne, et de dire ensuite en nous voyant périr : « Si j'avais réfléchi, les choses eussent pu être différentes » ? Nous avons péché et nous mourons. — Ne péchez jamais. Lord Tresham ! — Car vjdus mourrez, et Dieu vous jugera.

Tresham. — Oui, soyez satisfait. Un tel procès est pour moi commencé.

Mertoun. — Et elle est là-haut et m'attend ! Vous lui direz ceci — vous, nul autre — vous lui direz : « Je l'ai vu mourir, et dans son dernier souffle il a dit : je l'aime. » Vous ne savez pas ce que contiennent ces trois petits mots. Voyez, l'aimer me fait descendre avec de tels souvenirs la pente sanglante de la mort !... Je lui

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