840 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
parable ? J'avais un cœur, je puis en disposer : je vous
le donne, il vous aime comme le mien. N'est-ce pas,
Henry ?
{Elle meurt.)
Tresham. — Je te souhaite la joie, Bien-Aimée. — Je me réjouis de ta béati^de !
GuENDOLEN Çdu dchovs). — Mildred ! Tresham !
{Elle entre avec Austin.)
Thorold, je ne pouvais pas attendre plus longtemps. Ah ! elle est évanouie !
Tresham. — Bien mieux qu*évanouie !
GuENDOLEN. — Elle est morte ! Laissez-moi dénouer ses bras !
Tresham. — Elle les a jetés autour de mon cou, et m'a béni, et elle est morte. Laissez-la ainsi, Guen- dolen !
AusTiN. — Mais regardez-le, lui ! Qu'as-tu, Thorold ?
GuENDOLEN. — Livide comme elle, et davantage ! Austin, vite ! de ce côté !
AusTiN. — L'écume mousse entre ses dents serrées et ses lèvres sont noires ! Parle, très cher Thorold !
Tresham. — ■ Un poids plus lourd que le poids de ma sœur me fait chanceler. Merci. Je tomberais sans vous. Là, cela passera. Non. Je vais mourir.
GuENDOLEN. — Thorold ! Thorold ! pourquoi ?
Tresham. — Lorsque j'ai bu ce poison, je sentais que la terre n'était plus la terre pour moi, que la vie qui anime toute vie s'en était allée de moi ! Il y a des chemins de traverse pour disparaître... le joueur accablé de fatigue qui a achevé son rôle dans la comédie de ce monde se laisse glisser de côté, laissant les importants
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