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de notre indulgence envers lui pour vous compromettre

indignement. Quoi ! l’on ne pourra s’occuper de vous sans déplaire à M. de Varèze ! on ne pourra vous offrir son cœur, sa fortune et sa main sans risquer d’être insulté par un fat dont vous ne voulez pas !

— Ah ! ma tante, interrompit Mathilde ne pouvant supporter plus longtemps les injures dont on accablait Albéric, je ne saurais laisser accuser M. de Varèze de fatuité envers moi ; et malgré la malveillance qui s’attache à lui, en ce moment où la disgrâce le frappe, on ne peut, sans le calomnier, citer un fait qui prouve sa présomption à cet égard. La froideur de ses manières, l’air mécontent qu’il avait en ma présence, et son éloignement de chez moi, le justifient assez de vouloir me plaire.

— Alors, pourquoi s’en prendre dans son humeur au duc de L… ? répliqua la baronne.

— Je l’ignore, dit Mathilde en rougissant.

— Il sait bien quelles sont les prétentions du duc de L… auprès de vous, et que vous ne pouvez tarder à les justifier.

— Pourquoi le saurait-il ? reprit Mathilde d’un ton à détruire toutes les espérances de madame d’Ostange. Pourquoi serait-il plus instruit que moi de ce qui me regarde ? Ai-je, par le moindre mot, encouragé le duc de L… à me rendre des soins ? J’en suis fort honorée sans doute, et je sens bien que je n’aurais aucun motif raisonnable de les refuser si je n’étais déterminée

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