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nait pour la sœur de mesdemoiselles de Norville ; car,

ces jours-là, elles s’amusaient à me parer elles-mêmes, et bien d’autres que monsieur Charles s’y trompaient.


SIMON.

Ah ! il s’appelle monsieur Charles.


MARIE.

Oui, Charles, je ne lui connais pas d’autre nom.


SIMON.

Et tu dis qu’il est agréable ?


MARIE, en souriant.

Très-agréable, mon parrain.


HÉLÈNE, à part.

Pauvre enfant !


SIMON.

Je devine, quand tu lui as dit franchement qui tu étais, il a pris des airs impertinents. Ah ! ces messieurs du grand monde !…


MARIE.

Lui, des airs impertinents ! plût au ciel qu’il se fût montré dédaigneux, méchant, chacun m’aurait protégée contre lui. Mais, loin de changer de ton en apprenant que je n’étais qu’une pauvre paysanne, il a redoublé d’intérêt pour moi. D’abord, chaque fois que je portais à la ferme l’ouvrage ou les présents que madame envoyait à sa filleule, monsieur Charles était là dans l’avenue, prêt à m’accompagner, et quand nous étions ensemble, il trouvait toujours moyen de me parler de son amour.

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