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NOA NOA
II
Or, voici que le cri des victimes s’est tu,
Et voici que partout, dans les langueurs de l’Île,
Cœurs de mâles et flancs de femmes sont stériles.
La prudence, la peur et l’épargne ont tari
Le sang dont le sommet sacré n’est plus fleuri
Et qui stagne aux longs bords des siestes énervantes
Et la vieille Forêt, dont la sève fervente
Prodigue éperdument ses flots insoucieux-Palmiers
Palmiers fins dont le front frémit au bord des cieux :
Tamaris, hibiscus, fougères gigantesques,
Lianes sinuant leurs souples arabesques.
L’arbre de rose et le manguier qui chargent l’air
D’un faste d’ombre et de parfum, l’arbre de fer,
Le santal odorant dont l’écorce étincelle,
Et toute la Forêt généreuse, où ruisselle
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