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JEAN MISÈRE



À mon ami Élie May.


Décharné, de haillons vêtu
Fou de fièvre, au coin d’un impasse,
Jean Misère s’est abattu.
« Douleur, dit-il, n’es-tu pas lasse ? »
Ah ! mais…
Ça ne finira donc jamais ?…

Pas un astre et pas un ami !
La place est déserte et perdue.
S’il faisait sec, j’aurais dormi,
Il pleut de la neige fondue.
Ah ! mais
Ça ne finira donc jamais ?…

Est-ce la fin, mon vieux pavé ?
Tu vois : ni gîte, ni pitance,
Ah ! la poche au fiel a crevé ;
Je voudrais vomir l’existence.
Ah ! mais…
Ça ne finira donc jamais ?…

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