LA SCIOMACHIE. 4O5
tus en Monomachie, c’eft adiré homme à homme contre les tenans. Auquel fut refpondu, que bien voluntiers le feroient. Le trompette retourné forcirent hors le challeau deux hommes d’armes ayans chacun la lance au poing, & la vifiere abbatue. Et fe poferent fus le reuelin du foffé en face des affaillans. De la bande defquelz pareillement fe targerent deux hommes d’armes, lance au poing, vifiere abattue. Lors fonnans les trompettes d’vn cofté & d’autre les hommes d’armes foy rencontrèrent piquans furieufe- ment leurs dextriers : puis les lances rompues tant d’vn cofté, comme d’autre, mirent la main aux efpees, & foy chamaillèrent l’vn l’autre fi brufquement, que leurs efpees volèrent en pièces. Ces quatre recirez, forcirent quatre autres, & combatirent deux contre deux, comme les premiers : & ainfi confequencement combatirent tous les gens de cheual des deux bandes con trouer fes.
Celle Monomachie paracheuee, ce pendant que les gens de pied entrecenoient la recraice, fon Excellence, & fa compagnie changeans de cheuaux reprindrenc nouuelles lances, & en trouppe fe prefenterent deuant la face du chafteau : les gens de pied fus le flanc droit couuers d’aucuns rondeliers apportoient efchelles, comme pour emporter le fore d’emblée : & ia auoient plancé quelques efchelles du coll : é de la porte, quand du chafteau fut tant tiré d’artillerie, tant ietté de mattons, micraines, potz, & lances à feu, que tout le voifmage en retondilTbit, & ne voioyt on autour que feu, flambe, & fumée, auecques tonnoires horrifiques dételle canonnerie. Dont furent contraincs les forains foy retirer, & abandonner les efchelles. Quelques foudars du fort fortirent fouz la fumée, & char- gèrent les gens de pied forains de manière qu’ilz