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« Naïf, j’aurais dû… » Oui, à propos ! peut être que
la violence !
PIERRE
Dame !
MARTHE
Oh ! non, ne vous repentez pas, laissez en paix la force armée.
PIERRE
Vous savez, on dit toujours ça, pour faire l’homme. En réalité…
MARTHE
Vous seriez aussi gêné que moi. Je vous connais, votre imagination a une envergure d’aigle et un appétit de moineau. Il vous suffit de déplacer un meuble pour croire que vous déménagez, et d’ouvrir la fenêtre pour croire que vous êtes libre. La liberté dehors fait trop de poussière.
PIERRE
Faut-il s’en entendre dire ? Vous devenez bien mauvaise.
MARTHE
Et il vous suffit de baiser la main d’une femme pour croire que vous trompez la vôtre. (Elle lui tend la main.) Tenez, mon ami, voilà !
PIERRE
C’est une petite, toute petite, toute mignonne compensation.
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