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JULES RENARD




]e n’ai pas connu la misère,

Et pourtant j’ai bien souhaité

Dans mainte révolte éphémère

Une petite pauvreté.


J’ai formulé plus d’une envie :

Mon sort imbécile a voulu,

M’ importunant toute ma vie,

Me prodiguer ce qui m’a plu.


J’entends partout monter les plaintes

De pleureurs qui voudraient pétrir

Tous les bonheurs dans leurs étreintes.


Moi qui n’ai jamais pu souffrir,

Heureux comme une fin de conte,

Je baisse le front, car j’ai honte.

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