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POÉSIES INÉDITES



Connaissez-vous des jours où dans les cœurs novices

Fleurissent les langueurs et la banalité ?

Comme un convalescent trop longtemps alité

L’esprit joyeux trouve un parfum à tous les vices.


Le printemps est encore une fois dans nos murs !

On voit s’ouvrir pour lui les fenêtres des villes,

Et les passants avec des manières civiles

Échangent leurs besoins d’aimer qu’ils croyaient mûrs.


Le cœur soudain élastique se met à l’aise ;

Un sourire de femme appelle une fadaise,

Et, dans le parc aux bancs verts, prenant en pitié


Le dépérissement sans renouveau de l’homme,

Chaque bouton semble un œil ouvert à moitié

Et les marronniers précocement font leur gomme.

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