< Page:Rivaudeau - La doctrine d’Epictète stoïcien.djvu
Cette page n’a pas encore été corrigée
— 84 —

vraiment adopté résolument le contre-sens, quand il traduit par « s’aller promener et se faire trainer en coche » ce que Politien avait traduit en latin par « cacare et coire » et que Rivaudeau n’avait point hésité traduire strictement (1). Du Vair a dû reculer devant la grossièreté de ces deux mots. Quelle autre raison aurait-il pu avoir, puisque Rivaudeau et Politien s’étaient cette fois trouvés d’accord. Par contre, il a évité plus d’un contre-sens laissé par son devancier. Au chapitre XXVII, Rivaudeau avait écrit « Cela, te di je, considere bien, et si tu veus perdre pour cela le repos et tranquilité de ton esprit, et ta liberté ? » ; ce que Du Vair interprète, et à bon droit, de façon tout à fait contraire et conformément au texte actuel « Regàrdez si vous voulez vous assubjettir à tout cela, pour acquérir en contre-eschange une constance, liberté et tranquillité d’esprit » (chapitre 32). Au chapitre 60, il traduit fort exactement aussi ce passage qu’avait mal compris Rivaudeau « Car Socrates a voulu en toutes choses oster l’ostentation. Il y en avoit qui alloient vers luy pour le prier de les mener chez les philosophes, et il les y menoit, tant il se soucioit peu que l’on ne fist cas de luy » (2) ; de même, au chapitre 64 « Je demande qui me l’apprendra ? Ayant entendu que c’est Chrysippus, je vay .à luy. » Rivaudeau n’avait point évité le contre-sens (3). Ce passage avait été déjà contesté par Politien lui-même, mais il faut rendre justice à Du Vair, il a réussi à l’éclaircir beaucoup mieux que Rivaudeau.

Un progrès s’est donc accompli au sujet du texte même. Du Vair a su d’ailleurs profiter des corrections de Rivaudeau et peut-être de celles de Wolf qu’avait négligées Rivaudeau. Il va jusqu’à tenir compte de ces diminutifs que Rivaudeau [1]

(1) Cf. Rivaudeau, Observations, chap. 51, et Du Vair, Manuel, chap. 55.

(2) Ibid., Manuel, chap. LVI.

(3) Ibid., Manuel, chap. LX.

  1. la fois la traduction de Rivaudeau et celle de Politien et introduit un mot en trop. Choisissant « est mort qui répond bien à « obierit de Politien et au bon texte, il aurait dû laisser l’autre.

    Cf. chap. 66, 67, 68.

Cet article est issu de Wikisource. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.