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JUSQU’A L’AME


LUCIEN. — C’est ce qu’il faut dire à Robert.

LOUISE. — Après. Quand il pourra voirpson frère, aimer sa faiblesse. Quand des gestes câlins de tout petit qui cherche protection l’aideront à comprendre.

LUCIEN. — Non. Avant. Robert est de ceux dont l’âme se révolte contre le fait accompli.

LOUISE. — Je t’en prie, Lucie-ri, pas aujourd’hui. A ton retour, quand tu auras le consentement de ta femme, quand le procès en divorce sera commencé.

LUCIEN. — « Écoute, mon amie. Nous sommesforcés de parler tout de suite. Nous sommes sous une menace. J liêsitais à te le dire. Mais Blanche…

LOUISE. — Ta femme ! Qu’a-belle fait ?.

LUCIEN. — Depuis deux jours, elle n’est plus à Paris… Si elle était sur notre trace ; si quelque hasard lui avait livré le secret de notre retraite ; si elle arrivait ; si elle se livrait à quel-qu un de ces actes de violence… _

LOUISE. — Mon Dieu ! quelle complication !

LUCIEN. — Je ne puis oublier combien elle te hait. Je ne puis oublier le revolver sans lequel cette dangereuse enfant ne sortait guefre les derr ars temps et qu un 1our elle déchargea sur ma pauvre Louise.

LOUISE, haussant les épaules. — Bah ! elle est si maladroite… Ses violences ne font que du bruit.

LUCIEN. — C’est déjà beaucoup trop… Songe donc. Si Robert apprenait la vérité par quelque éclat,

LOUISE. — Tu as raison, mon ami.

SCÈNE II
LES MEMES, UN DOMESTIQUE

LE DOMESTIQUE, à la porte. -- Madame a sonné ?

LOUISE. — Dites à M. Robert que son père désire lui parler. (Le domestique sort.)

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