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Lundi 27 juillet 1863.


LA GRÈCE EN 1863
PAR M. A. GRENIER[1].




« Ne revoyez jamais, dit Hoffmann, la beauté qui fut votre premier idéal dans la jeunesse. » Faut-il dire cela également des nations ? faut-il que celles que l’on a le plus admirées et plaintes, le plus exaltées et célébrées, nous fassent faute à quelques années de là, nous donnent le regret, la confusion et presque le remords de nos espérances, et que cette misérable vie qui, passé une certaine heure, se compose pour nous d’une suite d’affronts secrets et d’échecs individuels, ne puisse s’achever sans que nous ayons vu coucher l’un après l’autre tous nos soleils, s’abîmer dans l’océan toutes nos constellations, pâlir au fond du cœur toutes nos lumières ? Ce n’est pas la faute des choses, c’est la nôtre. Nous étions jeunes, nous avions besoin d’un objet pu-

  1. Un vol. in-18, chez Dentu, Palais-Royal.
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