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à résipiscence. Y parvint-il ? C’est ce que la suite nous

apprendra.

— Madame, dit Marcel à la comtesse d’Estrelle, le lendemain matin, il faut vendre le pavillon.

— Pourquoi ? répondit Julie. Il est si vieux, si chétif, et de si peu de valeur !

— Il a une valeur relative que vous ne devez pas dédaigner. Mon oncle vous le payera dix mille écus, peut-être davantage.

— Voici la première fois, mon cher conseil, que vous me conseillez mal. J’ai de la répugnance à rançonner un voisin. N’est-ce pas spéculer sur le besoin qu’il peut avoir de cette vieille bâtisse ?

— Attendez, ma noble cliente ! Mon oncle n’a nul besoin du pavillon ; il en a envie, ce qui est bien différent. Il est assez riche pour payer ses fantaisies. Et que diriez-vous, s’il vous savait gré de vos exigences ?

— Comment cela peut-il se faire ?

— Entrez en relations personnelles avec lui, et il vous offrira un pot-de-vin par-dessus le marché.

— Fi ! monsieur Thierry ! je ferais la cour à ses écus ?

— Non, vous leur adresserez un sourire de bonté protectrice, et ils viendront à vous d’eux-mêmes. En outre, vous ferez une bonne action.

— Alors parlez !

— Vous montrerez à mon oncle beaucoup d’estime et d’affection pour ma tante et pour mon cousin, qui sont vos locataires, et vous forcerez ainsi le vieux

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