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Scène IV. — REBEC, MOTUS, puis JAVOTTE.


REBEC. Salut et fraternité !

JAVOTTE, accourant. Vivent les bleus !

MOTUS. Sensible à vos politesses ! Où diable, sans vous offenser, ai-je vu vos estimables frimousses ? Ça ne fait rien. J’en ai tant vu ! Ayez la chose de préparer le vivre et le couvert pour mon capitaine.

REBEC. Ah ! le capitaine Ravaud, n’est-ce pas ?

MOTUS, avec un gros soupir, portant la main à son front (salut militaire). Le capitaine Ravaud, mort colonel au champ d’honneur à l’armée du Rhin.

REBEC, qui sert avec Javotte le déjeuner préparé pour Raboisson et Saint-Gueltas. Vous en venez ?

MOTUS. Non pas moi, ni mon détachement. On a toujours tenu la campagne depuis un an contre la satanée chouannerie ! (Il crache par terre en prononçant le mot chouannerie. Javotte fait comme lui par sympathie patriotique.)

REBEC. Alors, M. Henri… je veux dire le citoyen Sauvières, où est-il, lui ?

MOTUS. Colonel à l’armée du Rhin en remplacement du colonel Ravaud. (À Javotte qui l’examine.) Allons, vivement, la jolie fille ! Où diable vous ai-je vue ? Des beautés de votre calibre, ça ne s’oublie pas !

JAVOTTE. Pardine ! au château de Sauvières en 93 ! Je vous reconnais bien, moi !

MOTUS. Flatté de la circonstance.

REBEC. Et votre capitaine actuel, comment s’appelle-t-il ?

MOTUS. Citoyen aubergiste, tu le lui demanderas à lui-même, et il te répondra si la chose lui paraît nécessaire et conforme au règlement de la civilité. Au reste, le voilà.

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