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pommes cuites. Là-dessus, va te coucher, Rebec, car je perds mon temps à te faire comprendre ce que tu ne comprendras jamais.

REBEC. Me coucher, non ! Je vais vous reconduire.

HENRI. Nous couchons ici, nous, le capitaine et le détachement, si ça ne te contrarie pas.

REBEC. Ah ! mon Dieu, vous ne me disiez pas ça ! Je cours donner des ordres…

HENRI. C’est fait, nos fourriers n’ont pas besoin de toi pour installer leur monde.

REBEC. Mais… votre capitaine, où couchera-t-il ? Toutes les chambres sont sous le scellé, excepté…

HENRI. Excepté celle que tu t’es réservée ? Le capitaine la prendra ; où est-elle ?

REBEC. Celle-ci… à côté.

HENRI. L’appartement de ma tante Roxane ? C’était le meilleur. Tu n’as pas mal choisi, camarade !

REBEC. Monsieur Henri, c’est à cause des odeurs ! Cette chambre embaume et je suis fou des odeurs.

HENRI. Pauvre tante ! elle couche peut-être maintenant dans une étable.

REBEC. Vous ferai-je apporter à souper ?

HENRI. Non, nous avons mangé à Puy-la-Guerche.

REBEC, allant à la table. Vous prendrez bien au moins un verre de tokay ? Voyons, sans cérémonie ?

HENRI. Tu es trop bon ! tu fais les honneurs de chez nous avec une grâce…

REBEC. Et, sans être trop curieux, qu’est-ce que vous venez donc faire ici ?

HENRI. Ça ne me regarde pas. On commande, j’obéis ; mais je suppose qu’on veut mettre garnison dans un château qui pourrait servir de point de ralliement et de refuge aux rebelles.

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