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Voyons, d’où vient cette agitation… cette pâleur de ma

nièce… la vôtre, Alvise ?


COSIMA, se jetant dans ses bras.

Mon père, empêchez-le de sortir ce soir.


ALVISE, se dégageant de la main du chanoine.

Mon père, je dois sortir, et je sortirai. Restez ici, vous ; vous avez sans doute une confession à entendre. (Avec amertume.) L’effroi que montre madame me prouve assez que vous ne connaissez pas bien les secrets de sa conscience.


COSIMA.

Eh bien, oui, j’ai une confession à faire ; mais je la ferai devant vous, Alvise, et vous resterez pour l’entendre.

Elle se jette à genoux.

ALVISE, vivement et la relevant.

Non, Cosima ! je ne veux rien entendre. Pardonne-moi un instant d’amertume. Tu n’as rien à confesser ; je n’ai aucun reproche à te faire. Tais-toi !… oh ! tais-toi !… Mon père, ne lui demandez rien. C’est une âme pure !… une âme généreuse… Elle souffre, et voilà tout !


COSIMA, pleurant et lui baisant les mains.

Oh ! Alvise !…


ALVISE, à part, levant les yeux au ciel.

Et moi aussi, je souffre ;… mais je l’aime… (Haut.) Allons, rassure-toi. Je suis tranquille. Je reviendrai dans une heure. (Cosima s’attache à lui.) Eh bien, qu’y a-t-il donc ? Pourquoi donc voulez-vous m’empêcher de sortir ? Encore une fois, madame, je ne vous comprends pas.


COSIMA.

Je sais tout ! Vous allez vous battre !


LE CHANOINE.

Vous battre, grand Dieu !


COSIMA.

Oui, oui, mon oncle ! il va se battre. Vous le savez maintenant : c’est à vous de l’en empêcher… Oh ! vous l’empêcherez !

Le chanoine saisit le bras d’Alvise, qui se dégage pour revenir vers Cosima.
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