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MALAVOLTI, se radoucissant.

Vous n’êtes pas compétent sur ces matières-là, seigneur Ordonio !


ORDONIO.

Je vous demande pardon. J’en parle au duc ex professo, car nous sommes tous négociants à Venise. Plèbe et seigneurie, tout le monde travaille et fabrique. Vous êtes des hommes trop supérieurs, vous autres, pour soigner vous-même votre industrie. Vous êtes doués de haute observation et de fine critique ; oh ! sans contredit, vous avez plus d’esprit que nous ! mais nos étoffes valent mieux que les vôtres, et le duc l’a reconnu.

Pascalina et Gonelle entrent avec des flambeaux.

NÉRI.

La nuit est venue, messieurs ; partons-nous ?


MALAVOLTI.

Nous ne suivons pas la même route.

Il veut s’approcher d’Ordonio.

ORDONIO, lui tournant le dos.

Néri, je pars avec vous. (À Cosima.) Êtes-vous contente de moi, madame ? Dois-je vous baiser la main ? Ne le trouvera-t-il pas mauvais ?


COSIMA, de même.

Votre dernière parole sera donc une parole amère ?


ORDONIO, lui baisant la main d’un air cérémonieux, lui dit tout bas.

Dois-je rester encore un jour ?… (Cosima hésite.) Vous ne voulez pas ?


FARGANACCIO, bas, à Malavolti.

Je ne sais ce qu’ils se disent ; la Cosima est pâle comme une morte.


COSIMA.

Bonsoir, Néri !


NÉRI.

Vous paraissez souffrante !


LE CHANOINE, à Néri.

Tais-toi ! (à Cosima.) Allons, ma fille, Dieu te regarde ! (Haut, à

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