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pitié !… Oh ! j’aime mieux la mort que son oubli, j’aime

mieux le remords que son indifférence. Ne plus le voir ! Mais que deviendrai-je donc ? que ferai-je de mon temps, de mes pensées, de mes larmes ?… Oh ! non, non ! qu’il revienne, qu’il soit encore là ! Pour le voir encore un instant, je donnerais toute une vie de calme et de vertu !…


ALVISE, à part.

Que dit-elle donc ? et qui vient ici ?




Scène XI

Les Mêmes, ORDONIO.

Cosima sur le banc à droite. Alvise à gauche, dans l’obscurité, tâchant de voir et d’entendre sans être vu. Ordonio, sortant des bosquets, le chapeau sur la tête et le fouet à la main, se jette aux pieds de Cosima, qui pousse un cri de surprise.


COSIMA.

Vous ! — À quoi songez-vous ? Vous me perdez !


ORDONIO.

Ne crains rien. J’ai feint d’être emporté par mon cheval, et, pendant qu’ils cherchaient à me joindre, j’ai sauté le fossé du parc et me voici. (Riant.) Ce pauvre Néri galope après moi, certes, comme il n’a galopé de sa vie.


ALVISE, à part.

Ah ! ce n’est pas Néri qui me trahit du moins !

Il se rapproche.

COSIMA.

Que voulez-vous ? Partez ! nous n’avons plus rien à nous dire.


ORDONIO.

Orgueilleuse, qui m’aime et qui ne veut pas me l’avouer !


ALVISE, à part.

C’est la voix d’Ordonio !


COSIMA.

El vous, vous ne m’aimez pas. Ce n’est pas moi que vous aimez !

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