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le savoir que vous faites l’imprudence de venir vous-même

ici, madame ?


COSIMA.

Non, ce n’était pas pour cela, car le ciel est témoin que je n’y croyais pas.

Elle s’assied toute tremblante.

ORDONIO, à part.

Jalouse !… et tout à l’heure, si je l’implore, elle va me dire qu’elle ne m’aime pas ! (Haut.) Puis-je savoir, madame, quel motif assez grave… ?


COSIMA.

C’est vous qui m’interrogez, monsieur ? Je ne m’y serais pas attendue.


ORDONIO.

Est-ce donc vous, madame, qui me faites cet honneur ? Vous ne m’y avez guère accoutumé. Prenez garde ! Je pourrais m’enorgueillir étrangement, si vous veniez à vous inquiéter des personnes que je reçois.


COSIMA, inquiète.

Il est vrai que je n’ai aucun droit à vous le demander.


ORDONIO.

Oh ! je ne le sais que trop, madame ! Et si vous manifestiez votre volonté à cet égard…


COSIMA, inquiète.

Eh bien, vous consentiriez sans doute…


ORDONIO, avec fatuité.

Oh ! je me trouverais bien heureux ! Exciter la jalousie quand on croit n’inspirer que le dédain ! c’est passer de la servitude au triomphe ; on en peut mourir de joie !… Ménagez-moi, madame !

Il s’assied auprès d’elle.

COSIMA, préoccupée.

C’est donc pour cela que vous êtes resté huit jours sans me voir !…


ORDONIO.

Quand même il y aurait à mon éloignement d’autres

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