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PIERROT.

Rien qu’une goutte ! (Il l’avale.) C’est comme tu dis, une vraie fleur ! un sirop de toutes les herbes des prés !

Il veut s’en verser encore.

PERRETTE.

C’est assez, gourmand ! Tu es donc gourmand aussi, toi ?


PIERROT.

Oh non ! Mais, quand je pense que tout cela a passé par tes jolis doigts ! — Tiens ! ils sont tout froids. Tu es glacée, ma Perrette ! chauffe-toi donc !

Il met du bois dans la cheminée.

PERRETTE, à la cheminée.

Sais-tu, Pierrot, que, si je réussis à attendrir l’usurier, nous en aurons aussi, nous, du bon feu, dans notre petite maison, et du bon temps quelquefois ? pourquoi non ?


PIERROT, qui est retourné auprès du pot au lait.

Pourquoi non ? Certainement ! Mais…

Il se verse de la crème.

PERRETTE, sans le voir.

Mais quoi ? nous avons à nous deux pour dix mille francs de terres et de bétail. Tu es bon jardinier et je m’entends à soigner les bêtes.

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