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Dès son plus jeune âge, Charles Duvernet montra des goûts d’artiste. C’est peu de chose quand on n’y porte pas le goût qui discerne le beau du médiocre. Disons donc vite qu’il était homme de goût par excellence, qu’il comprenait et aimait de passion la nature et les arts qui en sont l’expression idéalisée. Il était fou de musique, et j’ai vu de grands artistes aimer à se produire et à s’épancher devant lui, parce qu’ils sentaient là une intelligence pleine à la fois d’enthousiasme et de discernement.

Il avait la même pénétration et la même lumière en littérature et en philosophie ; son commerce était donc substantiel autant qu’agréable.

Mais, avant tout, il était homme de bien et de dévouement. Dans sa conduite comme dans ses opinions politiques, il n’était préoccupé que de l’amélioration des esprits, et il a fait, pour répandre l’instruction, des efforts constants et ardents. Il avait des idées avancées jointes à une grande tolérance et à une douceur de relations qui le faisaient aimer et estimer de tous. Sa vieillesse, prématurément amenée par la cécité et par de graves maladies, fut surtout in-

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