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chicoulis, il y aura du danger pour nous. Ce ne serait

pas une grosse dépense d’enlever le tout, et d’y mettre un toit de tuiles ou de chaume.

— Non, dit Yvoine, pour un billet de douze cents francs, je m’en chargerais bien, et on pourrait serrer des récoltes dans ce grand bâtiment qui ne vous sert à rien qu’à tuer vos poules. Voyons, monsieur Charles, il paraît que vous avez pouvoir pour tout faire dans les propriétés de M. le comte, faites marché avec moi, donnez-moi la préférence.

— Vous êtes donc maçon aussi, maître Yvoine ?

— Et charpentier, monsieur Charles ; je suis tout, je m’entends à tout pour gagner ma vie.

— Je ne puis prendre sur moi de porter une dépense de douze cents francs au compte du maître sans l’avoir consulté.

— Moi, dit Michelin, je crois que ni M. le comte ni madame la comtesse ne souffriront qu’on ôte les machicoulis.

— Pour ce qu’ils en font ! dit Yvoine.

— N’importe, reprit le vieux Michelin, mon fils a raison ; les seigneurs d’aujourd’hui ne vivent plus comme ceux d’autrefois, mais ils tiennent à leurs vieux châteaux, et une tour sans machicoulis, ça n’a plus l’air de rien.

— Eh bien, dit Ambroise, ne faisons pas de toit et n’utilisons pas le donjon ; mais réparons-le pour que vous ne viviez plus dans le danger. Avec cinq cents francs, je me charge non pas de remettre ce qui

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