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Mourzakine se rappela qu’il avait laissé la marquise

en tête-à-tête avec son oncle.

— Arrivez donc, mon cousin ! s’écria-t-elle en le voyant revenir. Venez me protéger. On est en grand péril avec M. Ogokskoï. Il est d’une galanterie vraiment pressante. Ah ! les Russes ! Je ne savais pas, moi, qu’il fallait en avoir peur.

Tout cela, débité avec l’aplomb d’une femme qui n’en pense pas un mot, porta différemment sur les deux Russes. Le jeune y vit un encouragement, le vieux une raillerie amère. Il crut lire dans les yeux de son neveu que cette ironie était partagée.

— Je pense, dit-il en dissimulant son dépit sous un air enjoué, que vous mourez d’envie de vous moquer de moi avec Diomiditch ; c’est l’affaire des jeunes gens de plaire à première vue, n’eussent-ils ni esprit, ni mérite ;… mais ce n’est pas ici le cas, et je vous laisse en meilleure compagnie que la mienne.

— Puis-je vous demander, lui dit Mourzakine en le reconduisant jusqu’à sa voiture de louage, si vous avez plaidé ma cause ?…

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