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dats d’aujourd’hui avaient plus de mal et de fatigue

qu’ils n’en avaient eus eux-mêmes.

Dans ce calme austère de la nature, une émotion, un étonnement, une attente trouvait encore des cœurs à faire battre. « Sommes-nous les maîtres là-bas ? Avançons-nous ? Gagnons-nous des batailles ? »

Et là comme ailleurs, dans les chaumières comme dans les châteaux, dans les hameaux comme dans les villes, partout sur les routes et à travers les champs, chacun vivait hors de soi ; le cœur avait suivi l’élan guerrier, et les reposoirs rustiques de la Fête-Dieu portaient, en lettres de bluets, de marguerites et de coquelicots, cette légende étonnée de se trouver là tracée par la main des femmes et des enfants : « Gloire au Dieu des armées ! »

Peut-être en était-il ainsi aux jours de la foi naïve, au début des premières croisades. Dès lors aussi, il s’agissait de délivrance. On savait, ou on croyait savoir, qu’il y avait au loin des chrétiens opprimés, appelant les braves à leur secours, et une pensée généreuse fut le prestige de ces premières expéditions.

Aujourd’hui, c’est encore une croisade au nom

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