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de famille, cela ! et ce n’était pas un rêve ! non, c’est l’honneur

perdu, c’est la honte et la douleur de ma mère, c’est son désespoir et sa mort, c’est la haine et l’abandon de son mari, c’est mon exil et ma condamnation au cloître ! c’est la grand’mère trompée, c’est le silence qu’il faut opposer aux insultes, c’est le châtiment qu’il faut subir, c’est Marcus qu’il faut abandonner à son sort, c’est l’héritage qu’il ne faut pas voler, c’est le baiser maternel qui m’a été refusé là aujourd’hui ! et l’homme mort, l’homme surpris, assassiné peut-être, l’homme sans nom dans ma vie, l’homme à la tête brisée dont je ne connaîtrai jamais les traits, le fantôme, l’épouvante de mon enfance, c’est celui-là qui était mon père !


MAXWELL.

Il n’est plus, Hélène, il n’est plus ! ne le maudissez pas !


HÉLÈNE, se jetant dans ses bras.

Ah ! mon ami, vous qui m’avez fait tout ce mal pour m’éclairer sur mon devoir, ne me le nommez jamais, cet homme qui a tué ma mère !


MAXWELL, à Jeanne.

Ah ! le coup qui devait me tuer, moi, le voilà ! c’est au cœur qu’il me frappe !

Marcus, qui entrait avec empressement, voit ce mouvement et reste interdit.




Scène VIII


Les Mêmes, BARTHEZ, MARCUS.



BARTHEZ, à Hélène qui s’est détournée pour cacher son trouble.

Eh bien, Hélène, c’est convenu, voilà Marcus heureux de

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