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— Telle qu’elle est, monsieur, palais, ou chaumière, j’en suis le maître, et je vous prie de vous tenir pour averti que personne n’y entre sans ma permission.

— Par Bacchus ! monsieur le comte, vous avez bien peur que je vous demande la permission d’entrer chez vous ; car vous me la refusez d’avance avec une aigreur qui me donne beaucoup à penser. Si, comme je le crois, Alezia Aldini est dans cette maison, je commence à espérer pour elle qu’elle y est venue pour vous ; donnez-m’en l’assurance, et je me retire satisfait.

— Je ne reconnais à personne, monsieur, répondit Nasi, le droit de m’adresser aucune espèce de questions ; et à vous, moins qu’à tout autre, celui de m’interroger sur le compte d’une femme que votre conduite outrage en cet instant.

— Eh ! mordieu, je suis son cousin ! Elle est confiée à ma mère ; que voulez-vous que ma mère réponde à mon oncle, le prince Grimani, lorsqu’il lui demandera sa belle-fille ? Et comment voulez-vous que ma mère, qui est âgée et infirme, coure après une jeune écervelée qui monte à cheval comme un dragon ?

— Je suis certain, monsieur, dit Nasi, que madame votre mère ne vous a pas chargé de chercher sa nièce d’une manière aussi bruyante, et de la demander à tout venant d’une manière aussi déplacée ; car, dans ce cas, sa sollicitude serait un outrage plus qu’une protection, et mettre l’objet d’une telle protection à l’abri de votre zèle serait un devoir pour moi.

— Allons, dit Hector, je vois que vous ne voulez pas nous rendre notre fugitive. Vous êtes un chevalier des anciens temps, monsieur le comte ! Souvenez-vous que désormais ma mère est déchargée de toute responsabilité envers la mère de Mlle Aldini. Vous arrangerez cette affaire désagréable comme vous l’entendrez pour

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