ton âme et dans tes poumons pour être orateur. Dans huit jours la question sera résolue, ou bien il faudra poser une nouvelle question sans se rebuter. »
Simon, craignant que le vin chaud et les divagations décevantes de son parrain ne vinssent à lui porter à la tête, alla se coucher. En se déshabillant, il trouva dans son gilet la lettre que sa mère lui avait remise de la part de Fiamma, et que, dans son effroi à l’aspect de la neige et dans les agitations qui en avaient été la suite, il n’avait pas pu lire. À ce surcroît de bonheur, il baisa la lettre avec effusion ; il l’ouvrit d’une main tremblante. Il croyait y trouver une amicale semonce ; il n’y trouva que ces mots :
« Simon, travaillez. Je vous aime. »
Pendant que, brisé de fatigue, mais heureux comme il ne l’avait jamais été de sa vie, il s’endormait dans un bon lit, sa mère, conduite galamment par l’avoué jusqu’à la porte de la meilleure chambre de la maison, lui adressait quelques reproches.
« Vous échauffez trop la tête de mon pauvre enfant, lui disait-elle. Vous lui promettez comme certaines des choses presque impossibles. Au premier obstacle, vous le verrez perdre courage pour s’être trop vite flatté ; et ce sera votre faute, voisin.
— Ne craignez donc rien, répondit M. Parquet ; il lui faut un aiguillon. L’ambition s’est endormie ; il faut se servir de l’amour pour l’aider à poser hardiment les fondements de sa destinée. Il importe peu qu’il épouse sa belle, pourvu qu’il épouse sa profession. »
XIII.
Simon débuta. Parquet lui avait réservé une belle affaire ; il la lui avait gardée avec amour. C’était un beau