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grandeur. Et cependant tu m’épouvantais par l’air d’autorité surhumaine avec lequel tu semblais dire : « Je suis ton maître et ton Dieu ; mets-toi à genoux et commence à m’adorer, car c’est ta destinée. » Mais quand je te rencontrai ensuite couverte de ce sang que j’ai encore sur les lèvres, je tombai à tes pieds, je te rendis hommage sans hésiter, sans comprendre ce que je faisais. Ô Fiamma ! si tu savais quel amour furieux cette goutte de ton sang m’a inoculé ! »

Ils auraient oublié la marche des heures sans un incident que le hasard, toujours poétique en faveur des amants, fit naître au milieu de leur entretien passionné. L’oiseau de nuit qui faisait sa ronde autour des ruines, apercevant les premières clartés du soleil, s’envola épouvanté vers la tour qui lui servait de retraite. Ses yeux myopes, déjà troublés par l’éclat du jour, ne distinguèrent pas le couple assis au pied de sa demeure, et il effleura leurs fronts de son aile en poussant un long cri d’alarme.

« C’est la duchesse ! dit Simon en se levant, c’est son dernier cri du matin ; c’est l’heure et le jour où l’abbé Féline, le vénérable frère de ma mère, a rendu son âme au Seigneur. Fiamma, tous les hommes ont coutume de se glorifier du mérite de leurs ancêtres ou de leurs parents. Ce n’est pas là un préjugé, je le sens à la force morale et aux sentiments religieux que j’ai tirés toute ma vie du souvenir de ce bon prêtre. C’est là l’humble gloire de mon humble famille. Je l’ai invoquée toutes les fois que mes maux ont ébranlé mon courage, et que j’ai craint d’offenser son ombre sacrée, toujours debout entre moi et l’attrait du mal. Jamais je n’ai laissé écouler cette heure solennelle sans me prosterner chaque année, ou dans le secret de ma cellule quand j’étais loin d’ici, ou devant le modeste autel qui recevait autrefois les

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