la nécessité de s’en remettre une quatrième fois au zèle et à la loyauté de Me Simon Parquet. »
Le comte étouffa un soupir d’angoisse ; M. Parquet passa à un effet d’éloquence, et dit avec un accent pathétique :
« Mais Me Simon Parquet n’est plus ce robuste athlète, ce lutteur antique qui, semblable au discobole, lançait dans l’arène avec la rapidité de la foudre un argument à deux tranchants. Sa gloire a pâli, ses tempes sont dévastées, ses dents se sont éclaircies, sa faible voix (M. Parquet prononça ces mots d’une voix de stentor) ne porte plus, dans l’âme de ses adversaires et de ses juges, le frisson de la crainte ou les émotions de la conviction. Assis sur son siège, comme il convient à un sage vieillard, à un jurisconsulte expérimenté, il ne se mêle plus aux luttes judiciaires ; il éclaire, il dirige l’avocat ; mais il lui laisse savourer les vaines fumées du triomphe et recueillir les décevantes acclamations de la foule. En un mot, il a cédé à son filleul, à son ami, à son disciple, à son fils adoptif, le célèbre avocat Simon Féline, le sceptre de la parole. »
M. de Fougères prit le parti d’accepter une prise de tabac d’Espagne que lui offrit Me Parquet en terminant cette période ; celui-ci respira et reprit sur un ton de discussion sophistique :
« Il était simple, il était juste, il était naturel, il était vraisemblable, il était, dis-je, en quelque sorte certain, que M. le comte de Fougères, confiant à Me Parquet la direction de ce nouveau procès, le chargerait de demander au premier avocat de la province et à un des premiers de la France, à Me Simon Féline, s’il lui était agréable de se charger de plaider sa cause. Jamais aucun des clients de Me Parquet n’avait encore manqué à cette marque d’estime envers le disciple bien-aimé du vieux