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diable aviez-vous l’esprit ? Pardon si je jure : l’intérêt que je porte au succès d’une affaire qui m’est confiée me fait regarder avec douleur l’avenir et le dénoûment de celle-ci.

— Eh ! mon Dieu ! M. Féline plaide donc décidément contre moi ? On l’en a donc prié ? Il y a donc consenti ? Il s’y est donc engagé ? C’est donc irrévocable ? Ah ! monsieur Parquet, il n’eût tenu qu’à vous, il ne tiendrait peut-être qu’à vous encore de l’empêcher de prendre part à cette lutte. Sur mon honneur, je vous jure que, s’il en était temps encore, si je ne craignais de faire un outrage à l’avocat distingué que j’ai eu l’imprudence, la maladresse de lui préférer, j’irais supplier M. Féline d’être mon défenseur. Ne le pouvant pas, ne puis-je espérer du moins qu’en raison de toutes les considérations que j’ai fait valoir tout à l’heure, il ne prendra pas parti contre moi ? M. Féline est-il à cela près ? Avec son immense réputation, ses larges profits, ses occupations multipliées, les mille occasions de faire sa fortune, de déployer son talent qui se présentent à lui sans cesse…

— Tous les jours, à toute heure, il n’est occupé qu’à remercier des clients et à renvoyer des pièces.

— Eh bien ! comment ne peut-il pas faire le sacrifice d’une seule affaire, lorsqu’il y va d’intérêts aussi graves pour un ami ?

Hum ! pensa M. Parquet, M. le comte a lâché un mot bien fort, il tombe dans la nasse. Pour un ami, reprit-il, c’est beaucoup dire. Simon se moque de trois, de six, de douze affaires de plus ou de moins ; mais il n’est pas insensible à une méfiance injuste, à des soupçons injurieux.

— Au nom du ciel ! expliquez-vous enfin, s’écria le comte avec vivacité ; qu’ai-je fait ? qu’ai-je dit ? que me reproche-t-il ?

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