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sortie ; on donnera une pièce de vingt sous à sa femme de

chambre, et on te fera voir ses robes, puisque ça te fait tant de plaisir.

MONSIEUR MALASSY. — Ça lui fera bien la jambe, de les voir !

EULALIE. — Oh ! c’est égal, je voudrais bien les voir ! Si nous y allions, maman, au château ? Pendant qu’elle dort, on pourrait peut-être parler à la femme de chambre ?

MADAME CHARCASSEAU. — Non, non, ces domestiques de château, il faut toujours les aborder l’argent à la main.

EULALIE. — Mon Dieu, est-ce ennuyeux ! Nous venons ici pour nous amuser, et nous ne voyons rien ! Moi je croyais que nous la verrions, cette dame ! On dit qu’elle monte à cheval dans son parc !

MADAME CHARCASSEAU. — Oui, avec ça que c’est joli, une femme à cheval ! Il n’y a rien de plus indécent.




SCÈNE X


Dans le boudoir de Diane


DIANE, JENNY.

JENNY. — Oui, oui, ma chère maîtresse ! Prenez courage et ne vous rendez plus malade. Nous les aurons, ces maudites lettres !

DIANE. — Et tu ne veux absolument pas me dire par quel moyen ?

JENNY. Non, impossible. Si vous me questionnez, si vous ne me laissez pas faire comme je l’entends, je perdrai la tête et je ne réussirai pas. Tenez, il faut vous distraire de cette idée-là…

DIANE. — Tu crois que tu les auras aujourd’hui ?

JENNY. — Aujourd’hui ou demain, n’importe, pourvu qu’elles vous soient rendues et que monsieur Gérard ne les voie pas auparavant.

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