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la petite Impéria l’an dernier, il a dit à ces messieurs :

« Elle sera correcte, mais froide, cette première année. Je la reprendrai aux prochaines vacances, et vous la rendrai meilleure. La troisième année, vous ne voudrez plus la lâcher, et vous lui donnerez dix mille francs d’appointements. »

— Et en attendant ? repris-je.

— Elle en gagne dix-huit cents, ce qui est bien insuffisant pour une fille honnête qui a des parents à sa charge ; mais c’est tout ce que peut espérer une débutante. Celle-ci est heureusement très-adroite et très-courageuse. Tout en apprenant ses rôles, elle fait de la guipure très-belle que ces dames lui achètent sans la marchander. On sait qu’elle a besoin, et vraiment, quoiqu’on ne soit pas rigoriste ici, on ne peut pas s’empêcher de l’admirer. On sait bien que ça ne durera probablement pas, que la misère finit presque toujours par user la volonté, qu’un jour vient où le besoin de se reposer et de s’amuser l’emporte sur les principes…

— À moins qu’un honnête artiste ne se présente pour l’épouser ?

— C’est une chance comme une autre. Je parie

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