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FLAMINIO.

Moi ? Je ne l’ai jamais aimée !


LE DUC.

Elle s’affiche volontiers ; mais, pour toi…


FLAMINIO.

Oh ! cela, c’est tout simple ! je ne suis pas de ceux qu’une femme à la mode traîne à son char. Sarali emmène la princesse dans l’autre salon, Barbara cause avec Gérard.


LE DUC.

Elle te lancera, et puis elle tirera l’échelle au premier caprice. Songe à l’autre !…


FLAMINIO.

Ah ! taisez-vous ! vous ramenez le vertige de la peur.


LE DUC.

Toi, peur ?


FLAMINIO.

Oui, moi ! audacieux comme je suis, je tremble devant une femme pure, et c’est tout simple. Que suis-je aux yeux d’une telle femme ! Tenez ! il faut que je devienne quelque chose. Il faut que j’aille à Venise. Oui ! je vas revendre tout de suite mes habits, j’irai à pied, nu-pieds, s’il le faut… mais j’irai ! je travaillerai… j’aurai du talent, de la gloire peut-être ; et, si je la revois jamais, je ne rougirai plus devant elle de ma misère, c’est-à-dire de ma paresse et de ma nullité !


LE DUC.

Bah ! bah !… cette femme-là n’est pas une glorieuse comme… (Voyant approcher Barbara.) N’est-Ce pas, miss Melvil, qu’il vaudrait mieux travailler à Paris avant de courir la chance d’un fiasco en Italie ?


BARBARA.

Je conseillé lui, semblablement à vous.


LA PRINCESSE, se rapprochant avec Sarah.

Ah ! vous travaillez tous deux contre moi ? C’est fort mal. J’ai besoin de lui là-bas pour mes concerts, j’ai annoncé une étoile des plus brillantes, je l’ai promise, j’y compte. (À Sarah.)

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