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jeux de la cour, les dames et les seigneurs de la cour ; je

veux voir le souverain, ce redoutable Frédéric…


ADAM.

Y songez-vous, sire Roland ? vous, le fils d’un seigneur attaché…


ROLAND.

Mon brave père est mort dans l’exil ; mais son digne maître, le vieux duc, vit encore.


ADAM.

Bien loin d’ici, bien pauvre, bien oublié…


ROLAND.

Oublié, lui ?… Non !


ADAM, regardant au fond à droite.

Parlez plus bas, de grâce ! À quoi bon braver la colère des puissants ?…


ROLAND.

Je ne veux rien braver ; je veux voir, te dis-je ! Voir, c’est vivre, et je n’ai pas encore vécu, moi ! Mon cruel frère… Ah ! est-il digne d’appartenir à la bonne cause, celui qui, à l’exemple du souverain ennemi de notre famille, exerce dans sa propre maison une méchanceté si grande ! Chaque jour, je l’entends maudire l’oppresseur qui a dépossédé et banni son propre frère, et pourtant que fait-il lui-même, et comment suis-je traité par lui !


ADAM, regardant au fond, à gauche.

Plus bas, plus bas, mon cher enfant ! Il pourrait être par ici, vous voir et vous entendre…


ROLAND.

Soit ; mais promets-moi de me montrer la fille du duc exilé, la belle Rosalinde. On dit qu’elle sert d’otage… Crois-tu qu’elle paraisse aux divertissements de ce jour ?


ADAM.

Elle y paraîtra sans doute, car elle ne quitte pas plus que son ombre la princesse Célia, fille du duc régnant, et il pa-

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