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naissance, dans la position, dans le caractère d’Anna. Tout

est pur en elle ; et, moi, voulant réparer le mal que tu as fait, je la jugeais digne d’un meilleur sort que celui d’appartenir à un enfant.


CYPRIEN.

Un enfant !


MARGUERITE.

Oui, un enfant sans force et sans vertu. L’obstacle à votre bonheur est en toi-même. Tu n’es pas un homme, et ce n’est pas à cause de ton âge ! D’autres, à l’âge que tu as, sont dignes d’être époux et pères. Mais, toi, esclave de tes passions, de tes désirs, de tes colères, de tes illusions, de ta jalousie ; toi qui ne crains pas de détruire à jamais, dans un moment de fureur, le repos, le bonheur et la dignité des tiens, quel appui et quel exemple donnerais-tu à ta famille ?… Tu as tout compromis aujourd’hui : l’honneur de celle que tu prétends aimer, ta propre vie, celle de ton père !


CYPRIEN, effrayé.

La vie de mon père ?


MARGUERITE.

Et quelque chose de plus encore !


CYPRIEN.

Quoi donc, madame ? Parlez !


MARGUERITE.

Non ! non ! Voici mademoiselle Anna ; qu’as-tu à lui dire ?




Scène IV


Les Mêmes, ANNA.



CYPRIEN.

Elle ! ici !


ANNA, voyant Cyprien et reculant.

Où suis-je donc ? Ah !


MARGUERITE.

Ne craignez rien ! Vous êtes près de moi, ma chère.

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