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paysage avec toute l’habileté qu’on peut exiger d’un paysagiste qui n’a jamais vu la nature. Elle avait pris des leçons de Frédéric

Chopin et de Paul Huet. Le tout par vanité. Une fois sortie de pension, dès qu’elle connut pleinement sa richesse, Laure embrassa d’un regard avide les perspectives éblouissantes qui s’ouvraient devant elle. Elle avait assez d’esprit pour comprendre qu’avec un million de dot et deux millions en espérance, elle ne devait pas prétendre à être épousée par amour. L’amour ne la préoccupait pas. Elle avait sur le mariage des idées très nettes et très arrêtées. Sachant très bien que l’homme qui demanderait sa main verrait dans cette alliance une affaire, elle voulait, elle aussi, régler son choix d’après son ambition : elle déclara résolument à son père qu’elle n’épouserait jamais qu’un gentilhomme. M. Levrault la pressa dans ses

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