< Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu
Cette page a été validée par deux contributeurs.

terrain de la réalité. Comme toutes les âmes

froides, comme toutes les imaginations rassises, mademoiselle Levrault ne manquait pas d’esprit d’observation ; il lui avait suffi d’une visite au château de La Rochelandier pour savoir à quoi s’en tenir sur la fortune de ses hôtes. Quelques paroles échappées à la marquise et à son fils avaient achevé de l’initier au secret de leur destinée. Plus elle réfléchissait à l’accueil qu’elle avait reçu, plus elle s’affermissait dans la conviction qu’elle avait tout lieu d’espérer. Elle ne cherchait pas à s’abuser sur le sens des prévenances dont l’avait comblée la marquise ; elle comprenait sans efforts et sans humiliation que les chatteries de la noble dame s’étaient adressées moins à sa beauté qu’à son opulence ; elle ne demandait rien de plus. Quant aux répugnances de son père, elle ne s’en préoccupait pas. Ce que fille

    Cet article est issu de Wikisource. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.