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Une fois maîtresse de la place, la marquise, qui, pour y pénétrer, s’était faite humble, petite et caressante, avait relevé peu à peu la tête. Son orgueil s’était mis à l’aise ; tous ses instincts avaient repris insensiblement le dessus. M. Levrault cherchait la grande dame qu’il avait connue, souriante, bienveillante, sans morgue ni hauteur, d’un abord si facile, d’un commerce si doux, d’une humeur si affable ; il la cherchait et ne la trouvait plus.

Tout en le ménageant, non par affection, mais parce qu’elle avait intérêt à ne pas le heurter de front, la marquise en était arrivée sans déchirement, sans secousse, à changer vis-à-vis de lui d’attitude, de ton et de manières. Le remettre délicatement à sa place, le reléguer sur le second plan, le pousser peu à peu de la scène dans les coulisses, tel était le but vers lequel tendaient

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