< Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tempête, il comprenait déjà tout le prix du

repos, toute la perfidie des espérances humaines. Abonné au Moniteur, il l’ouvrait tous les matins d’une main tremblante, et ne respirait à l’aise qu’après avoir interrogé d’un œil éperdu la partie officielle. Toutes les nuits, dans ses rêves, il voyait la tête de Charlemagne, et, chaque fois qu’il voulait la saisir, elle se dérobait en ricanant. Une seule chose le consolait au milieu de ses angoisses ; la cotte de mailles de François Ier lui allait comme un gant. Il se trouvait si à l’aise, il se plaisait tellement dans cette armure royale, qu’il la portait en guise de vareuse dans son cabinet. Consolation impuissante ! La politique étrangère absorbait toute son attention. L’Europe était en feu, Berlin s’agitait. Quel moment pour aller redemander la tête de Charlemagne ! Il ne pouvait penser à sa mission sans se comparer modestement à Daniel

    Cet article est issu de Wikisource. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.