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fiées depuis ; mais, à son insu peut-être, il

lui restait encore au fond du cœur un vieux levain de haine contre l’ancienne noblesse. Tout en la recherchant par calcul et par vanité, secrètement et malgré lui-même il la détestait par habitude, et ne prisait sincèrement que la noblesse dont les titres ne remontaient pas au-delà de 1830. À ses yeux, la dignité, le bonheur et la gloire de la France dataient de l’époque où il avait fait fortune. Irrité par tout un jour de vaine attente, bien décidé à ne pas se laisser marcher sur le pied, à tenir haut et ferme la bannière de la nouvelle aristocratie, dont il se considérait comme un des représentants, M. Levrault exhala librement son humeur : il n’avait pas failli attendre, il avait attendu. Il convenait bien à des hobereaux sans sou ni maille, mourant de faim dans leurs châteaux ruinés, d’en agir ainsi, sans façon, avec les coryphées de la grande

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