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Corn, près du Stiff. Noyés, ses hommes, comme furent noyés, peu après, Jean Miniou, d’Ouessant, et son fils Joseph, dont la barque, le Mutin, disparut dans les mêmes parages.

— Et c’est là, dit Tual, près d’Enès Nein, l’île aux Agneaux, que fut trouvé un des derniers cadavres.

« C’était, à ce qu’on raconte, celui d’un étranger qui avait habité quelque temps le pays. Comment son corps fut-il amené ici ?... Mystère ! On ne découvrit aucune épave qui pût servir d’indication.

« Vous avez peut-être entendu parler de cet homme ? demanda Tual. — Il passait pour très riche et avait été l’ami de Julia du Naoulou.

« D’ailleurs, Juliana fut seule à affirmer qu’elle le reconnaissait. La belle histoire !... Moi, je la crois un peu toquée. — Pensez donc : il était parti, dit-on, pour la Nouvelle-Zélande... À qui faire admettre que son corps serait revenu de si loin vers une pauvre Ouessantine ?...

« Mais, réfléchit Tual, très philosophiquement, elles ont leurs idées, ici !

« Pour moi, c’est bien son cœur qu’elle a mis en terre. Car, depuis, Juliana est morte pour tous dans l’île. Et je dis que tout, jusqu’à

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