< Page:Scribe - Théâtre, 1.djvu
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ERNEST.

Tout autant. Mais ce qui va bien plus vous surprendre, c’est que moi… Ah çà, je vous demande le plus grand secret. C’est que j’en suis amoureux fou !


LE CAPITAINE.

Bah !


ERNEST.

Mais qui n’a pas eu de faiblesses ? Vous-même ! les plus grands capitaines ! et la mienne va au point que j’ai promis à ma femme de rentrer tous les soirs à neuf heures.


AIR du Verre.

Croyez-vous que depuis deux mois,

Moi, jadis léger et frivole,

C’est ici la première fois

Que je lui manque de parole ;

Et jugez de son désespoir,

Car soit amour, soit habitude,

Ma femme, à ce que j’ai cru voir,

Tient beaucoup à l’exactitude.


Elle sera désolée, mais que voulez-vous ? Un dîner charmant, du vin de Champagne, de jolies femmes. On dîne si tard à présent ! et puis, il y a eu un petit bal.


LE CAPITAINE.

Oh ! je me mets bien à votre place.


ERNEST.

Vous voyez, d’après tout cela, que si je ne suis pas arrêté, je suis un homme perdu ! tandis que si demain matin on me voit arriver au logis, conduit par deux gardes nationaux !… « Comment ! ce pauvre mari !…

    Cet article est issu de Wikisource. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.