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moi, pour marier mes enfans, pour leur dire : Soyez heureux ! je vous unis. Enfin, vrai, si je n’étais pas moi, je voudrais être vous ; mais on ne peut pas cumuler. Ah çà ! les voitures sont-elles prêtes ?


DORMEUIL.

Pas encore.


FRÉDÉRIC.

Eh bien ! qu’est-ce que vous faites donc ? ça vous regarde. Vous, ma chère Cécile, voulez-vous donner vos ordres pour faire servir ici le déjeuner ? (Vers le milieu de cette scène, entrent quelques domestiques qui rangent le paravent et ouvrent toutes les fenêtres. On aperçoit le jardin ; il fait grand jour.) Moi, je cours réveiller tout le monde. J’ai tant d’affaires que je ne sais en vérité… (À Cécile.) Ah ! dites-moi donc, une aventure charmante que je vais vous conter… Non, que je vous conterai demain. Vous qui connaissez les toilettes de toutes ces dames, savez-vous à qui appartient cet élégant fichu ?


CÉCILE, le regardant.

C’est à moi.


FRÉDÉRIC.

Comment, c’est à vous ?


CÉCILE.

Oui, j’en étais même en peine. Où donc l’avez-vous trouvé ?


FRÉDÉRIC, troublé et balbutiant.

Où je l’ai trouvé ? Mais là-bas dans le salon ; parce que peut-être ne savez-vous pas… (À part.) Parbleu ! je rirais bien. Le fait est qu’il n’est pas impossible, moi surtout qui ai toujours eu du malheur.

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