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Scène II

ROSE, DERVILLE, en robe de chambre
et des papiers à la main.

DERVILLE.

Bonjour, Rose ; tu es matinale, à ce que je vois.


ROSE.

C’est plutôt vous, monsieur.


DERVILLE.

Oui ; voilà une heure que je travaille.


ROSE.

Et pourtant vous êtes rentré si tard !


DERVILLE.

Raison de plus ; la nuit est à moi, et je peux l’employer comme je veux : mais le jour est à mes cliens.


ROSE.

Avec ce train de vie-là, vous vous tuerez.


DERVILLE.

Laisse donc ; deux heures de sommeil, c’est tout ce qu’il me faut.


AIR de Marianne.

Quand les affaires me demandent,
Dès le matin j’ai l’œil ouvert ;
Le soir, tous les plaisirs m’attendent :
Le festin, le bal, le concert,
Un jeu d’enfer,
Où chacun perd,
L’humble employé, comme le duc et pair.

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