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MADAME DE VERSAC.

Et comment justifier mon absence aux yeux de mon mari ? que lui dire ?


SAINT-LÉON.

Mais ce qu’il vous dit lui-même en pareil cas.


MADAME DE VERSAC.

Oh ! les maris ne manquent jamais d’excuses ; ils s’entendent avec le capitaine ; ils disent qu’ils sont de garde, et tout finit par là : mais moi, quel prétexte prendre ? Encore, s’il y avait bal de l’Opéra.


SAINT-LÉON.

C’est si commode les bals de l’Opéra !


DORVAL, à part.

C’est la garde nationale des dames.


MADAME DE VERSAC.

Et d’ici là, si quelqu’un de connaissance, si quelqu’un moins discret que vous ?…


SAINT-LÉON.

Il n’y en a pas. Personne ici ne vous connaît, à moins cependant que le jeune Dorval… N’avez vous pas idée ?…


MADAME DE VERSAC.

Oui, oui, je l’ai vu une ou deux fois en société ; et peut-être aura-t-il remarqué ma figure.


SAINT-LÉON.

Il serait difficile qu’il ne l’eût pas fait. Mais rassurez-vous, je vais parer le coup. (Lui frappant sur l’épaule.) Hein, Dorval, Dorval !


MADAME DE VERSAC.

Quoi ! vous le réveillez ?

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