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LEDRU.

C’est lui… il n’y a pas de doute, dès que je vous le dis. Annoncez le gouverneur de son fils !


JEANNETTE, troublée, et continuant à le regarder.

Le gouverneur !… Eh ! mais… cependant… pardon, monsieur… c’est que je croyais… je pensais… je vais lui dire que vous êtes là, et que… quelquefois… il y a des rencontres… et des ressemblances… Ah, mon dieu ! que c’est étonnant !

(Elle sort.)

Scène VIII.

LEDRU, seul.

Qu’est-ce qu’elle a donc, cette petite fille ? je ne l’ai pas trop regardée ; mais il semble qu’elle ait l’air tout étonné de voir un homme comme moi. Allons, Ledru, de l’effronterie ! j’ai fait de tout dans ma vie, je ferai bien le savant… D’ailleurs, j’ai les premières notions : je possède, je puis le dire, une certaine littérature d’antichambre, quand ce ne serait que les romans que je lisais autour du poêle, lorsque j’étais laquais ; et puis n’ai-je pas été pendant quelques mois au service d’un professeur de l’Athénée et d’un journaliste ? ça vous rompt bien au métier. Ne perdons point de temps, et récapitulons :

(Tirant un portefeuille et quelques papiers de la poche de son habit.)

1° Mon maître avait accepté de M. Roberville la place de gouverneur de ses enfants, quelques petits marmots qu’on mènera comme on voudra.

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