< Page:Scribe - Théâtre, 1.djvu
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Scène XXI.

Les précédens ; M. DE ROBERVILLE, dans le fond,
une lettre à la main, et les regardant pendant quelque temps.

ROBERVILLE.

À votre aise ! ne vous gênez pas ! C’est donc avec raison que cette lettre m’annonçait qu’on n’attendait que mon départ. Et vous, monsieur le gouverneur…


LEDRU.

Que voulez-vous que j’y fasse ? est-ce ma faute ? En vous quittant, je les ai trouvés tous installés. Mais le moyen d’empêcher des petites filles de sauter ?


ROBERVILLE.

À la bonne heure ; mais les faire danser vous-même !


LEDRU.

Ah ça, c’est différent ; c’est ce que j’ai fait de plus sage. Dès que j’ai vu que je ne pouvais m’opposer au désordre, je me suis dit : Au moins je serai là, et certainement j’y étais, et j’y suis encore.


ROBERVILLE.

Mais enfin, était-ce la position d’un philosophe ?


LEDRU.

Comment, à cause de ce tonneau ? Que diable ! Diogène en avait bien un ; la seule différence, c’est qu’il était dedans, et que j’étais dessus. Vous voyez même que ma position se trouve en quelque sorte plus élevée que la sienne !

    Cet article est issu de Wikisource. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.